L’approche caméléon pour gérer votre image publique en 2022

Un caméléon. C’est l’image qui me vient en tête pour décrire comment les hauts dirigeants doivent s’adapter pour capter l’intérêt de leurs publics cibles et des médias québécois en 2022.

Au-delà de vos offensives de communication, des enjeux peuvent parfois chambarder votre plan de match de relations publiques pour l’année, au moment où vous vous y attendiez le moins. Vous êtes alors en réaction aux événements. Au lieu d’être proactif, vous devenez réactif.

Des enjeux du champ gauche, comme nous en avons connus durant la pandémie, deviennent soudainement des nouvelles alors que personne ne s’y intéressait auparavant. Conséquence : votre organisation peut être appelée et/ou forcée à réagir. Ou être sur la sellette…

En 2022 et plus que jamais, vous devez porter une attention particulière à votre image publique, celle de votre entreprise ou de votre organisation. Des enjeux publics peuvent impacter l’image de votre organisation, pour le meilleur comme pour le pire. C’est sans compter que les habitudes de consommation de la nouvelle changent avec des articles diffusés en ligne à toute heure du jour, des réseaux sociaux et des influenceurs. Les angles morts se multiplient. Tout va très vite!

Voici 6 conseils pour développer une approche caméléon et bien gérer votre image publique en 2022 :

1) L’impact du storytelling

Je le répète à tous mes clients : les médias cherchent d’abord des histoires à raconter. C’est vrai pour les médias et c’est aussi ce qui intéresse vos publics cibles. Une bonne histoire n’a pas nécessairement besoin d’être spectaculaire ou instantanément virale sur les médias sociaux.

Arrêtez de parler de vous. Parlez à vos publics cibles de ce qui les intéresse vraiment. Servez-vous des médias traditionnels et de vos réseaux sociaux pour leur raconter une histoire, une histoire dont ils pourront facilement se rappeler, se remémorer comme un point de repère associé à votre marque ou à votre nom. Pas d’histoire, pas de nouvelle!

2) L’importance du message : privilégiez le contenu avant le contenant

Concentrez-vous sur le message que vous voulez véhiculer, que ce soit pour vos sorties médiatiques, votre contenu sur votre site web ou vos publications sur vos réseaux sociaux. Quel est le message que vous souhaitez transmettre? À qui parlez-vous?

Certains de mes clients, des impatients de nature, n’ont pas attendu que les médias s’intéressent à eux. Ils sont devenus leur propre média en diffusant leur propre contenu. Généralement, ce même contenu a engendré un « track record » qui les rendaient pertinents et crédibles auprès des médias. La question à poser est la suivante : « Qu’est-ce qui intéresse mon auditoire? »

Qu’est-ce que vous souhaitez transmettre pour rejoindre vos publics cibles, leur parler directement comme si chaque interlocuteur était assis en face de vous? De quelle façon votre organisation peut-elle les rejoindre et les influencer?

3) Saisissez les opportunités et devenez un adepte du « newsjacking »

L’actualité est riche en sujets et en rebondissements. Votre entreprise ou votre organisation aura certainement au moins une occasion dans la prochaine année de s’inscrire dans le débat public et de faire parler d’elle.

Le « newsjacking », tactique pronée par le stratège américain David Meerman Scott, propose de « prendre en otage » la nouvelle. C’est simple : vous vous servez d’un enjeu d’actualité pour vous insérer dans la nouvelle au moment précis où elle se déroule, pour la commenter et pour récolter une mention dans les médias. On parle de vous publiquement par la bande, sans que vous soyez le centre de l’attention. Mais vous devez agir maintenant. Dans trois jours, il sera trop tard.

Avez-vous une opportunité pour réagir dans les médias avec un sujet d’actualité? Avez-vous envisagé de rédiger une lettre ouverte pour réagir au moment même où la nouvelle attire l’attention? Est-ce pertinent d’interpeller le journaliste qui vient d’écrire sur le sujet?

4) Misez sur une veille stratégique de votre entreprise ou de votre organisation

Les réseaux sociaux, c’est le premier endroit où une crise peut éclater et nuire à votre réputation. Les abonnés cherchent à se faire entendre et exprimer leur insatisfaction, c’est connu. Une seule publication peut plonger votre entreprise en damage control et nuire à vos efforts marketing de la dernière année. Vous ne voulez pas apprendre 24 heures plus tard (23 heures trop tard) qu’un mouvement de boycottage touche vos produits ou qu’une mère de famille vous accuse de négligence en pleurant dans une vidéo sur Facebook.

Assurez-vous d’exercer une vigie constante des commentaires sur votre page et de vos publications. Si la gestion de votre communauté est trop lourde et vous demande trop de temps, confiez-la à l’externe.

Ne voyez pas la gestion de communauté uniquement comme un mal nécessaire, mais surtout comme une occasion unique de rejoindre directement vos publics cibles, d’avoir le pouls terrain, de maintenir une conversation avec votre clientèle et de mieux répondre à leurs besoins.

5) Un positionnement axé sur la crédibilité

Avec l’univers médiatique qui se transforme, il est de plus en plus difficile d’obtenir un rayonnement médiatique mur à mur. À moins que vous soyez le « talk of the town ».

Ma recommandation : misez sur des communications stratégiques pour faire parler de vous, pour faire rayonner votre organisation et pour parler à vos différents publics cibles. C’est de cette manière, combiné à vos efforts marketing déployés sur le web, que vous accentuez votre crédibilité sur la place publique.

Des sorties médiatiques ciblées peuvent encore en 2022 créer un impact percutant. Un impact indispensable pour vendre vos produits et pour vous faire connaître auprès des élus. Pour réussir, développez une vision globale de vos enjeux de communication.

6) Faites preuve de patience

Je n’ai jamais cru au « one size fits all ». Il n’existe pas un chemin tracé à l’avance pour générer une couverture médiatique percutante. Chaque cas et unique. Un journaliste peut raffoler de votre histoire alors qu’un autre média ne voudra même pas en faire mention. Le timing est non négligeable.

Dans le contexte médiatique actuel, vous devrez parfois comme haut dirigeant faire preuve de patience avec les médias. Par exemple, en novembre dernier, j’ai proposé un sujet à un journaliste

qui a été diffusé samedi dernier le 8 janvier, 6 semaines après ma première démarche! Mon client n’a jamais regretté d’avoir attendu parce que la couverture médiatique avait un impact.

En terminant, soyez bien accompagné pour gérer votre image publique et misez sur une approche intelligente pour identifier les angles morts. Restez alerte et agile… comme un caméléon.

 

David Couturier