Les candidats et les médias régionaux durant une campagne électorale

Depuis deux semaines, tous les bulletins de nouvelles débutent avec la couverture de la campagne électorale. Les journaux se réservent des pages entières pour résumer la journée des trois chefs de partis. Médiatiquement, tous les yeux sont tournés vers eux, leurs programmes et surtout les attaques qu’ils se livrent chaque jour. Pendant ce temps, les candidats, tous partis confondus, se livrent aussi une lutte pour la couverture de leurs médias locaux.

« Le temps d’antenne »

Dans toutes les régions du Québec, les médias traditionnels (les hebdos, les journaux, les radios et les chaînes de télévision régionales) font généralement preuve de prudence dans la couverture de la campagne électorale. L’idée, c’est de donner du « temps d’antenne » équitable à tous les candidats. Les articles écrits sont équilibrés. Les reportages radio et télé sont chronométrés.

Les médias ne veulent surtout pas être accusés de privilégier un candidat et de faire une couverture biaisée! Le moindre faux pas et l’organisation du candidat adverse saute sur le téléphone pour faire part de son mécontentement au journaliste! C’est aussi pour cette raison qu’un candidat d’un tiers parti bénéficiera d’une certaine visibilité même s’il ne fera pas le plein de votes le jour de l’élection.

Les médias régionaux se concentrent généralement sur trois événements : l’ouverture du local électoral, les engagements des candidats et la visite des chefs de partis dans la région. Attaché(e)s de presse des candidats, inutile de harceler les journalistes pour le moindre événement de votre candidat (ex : une visite en usine). Ce n’est pas que ça ne les intéresse pas. C’est plutôt qu’ils seront forcés de le faire avec tous les autres candidats s’ils vous disent oui! Une tâche qui peut devenir colossale pour des médias avec peu de moyens et peu de ressources.

J’ai vécu cette frustration du côté politique. Mes communiqués de presse, même s’ils étaient pertinents et d’actualité, étaient littéralement ignorés par les médias… par souci d’équité pour les autres candidats dans la course! La tête froide, on se console en se disant que si c’est « non » pour nous, c’est aussi « non » pour nos adversaires! 

La publicité

Toutefois, en région, c’est avec la publicité dans les hebdos et les stations de radio que les candidats peuvent se démarquer pour obtenir plus de visibilité. Généralement, les partis politiques dictent une marche à suivre aux organisations locales pour la diffusion de la publicité.

Cependant, les organisations des candidats s’occupent elles-mêmes de gérer le budget déployé et surtout l’emplacement choisi dans un hebdo régional. Une publicité sur la page couverture? Un encadré en haut à droite en page 3? Un bandeau en bas de page? Une répétition de la publicité aux quatre pages? Une pub en couleur ou en noir et blanc? Une diffusion sur le web? Les candidats ont une marge de manœuvre pour gérer leur propre visibilité.

Mais l’expérience m’a aussi apprise une chose. La meilleure publicité, c’est l’appui des acteurs-clés de la circonscription. Un maire influent qui donne publiquement son appui à un candidat, c’est une publicité qui n’a pas de prix. D’où l’importance pour les candidats, durant leur campagne, de récolter les appuis…

 

À propos de David Couturier 

David Couturier dirige David Communication, une entreprise spécialisée dans les relations médias, les stratégies et la gestion de crise.

Ex-journaliste et porte-parole expérimenté, David Couturier possède 10 ans d’expérience en communication au Québec. Il a été journaliste pour le réseau TVA pendant 5 ans à Rivière-du-Loup, Québec et Montréal. Par la suite, David Couturier a occupé la fonction d’attaché de presse pendant 4 ans, d’abord auprès du ministre de la Sécurité publique puis ensuite auprès du ministre de la Justice et leader parlementaire du gouvernement.

Chaque jour, David Couturier n’a qu’un objectif : aider ses clients avec des stratégies efficaces leur permettant de se démarquer, quel que soit leur défi.