Comment avoir le sens du timing avec les médias?

Quand intervenir dans les médias? Tous mes clients me posent cette question lorsqu’ils font face à un enjeu de communication ou qu’ils souhaitent obtenir une couverture médiatique. Ma réponse : « Je n’ai pas la réponse. Il est trop tôt pour fixer une date précise ».

Imaginons ensemble un scénario fictif. Vous êtes à la tête d’une grande entreprise dans votre région. Vous travaillez sur un produit « révolutionnaire » qui va transformer votre marché et surtout propulser votre entreprise. Vos concurrents, basés aux quatre coins du monde, vous ont à l’œil. Vous souhaitez dévoiler votre tout nouveau produit devant les médias québécois pour obtenir de la visibilité dans toute la province. Une vaste campagne de marketing viendra appuyer votre sortie médiatique.

Dans vos préparatifs avec vos collaborateurs, vous optez pour une conférence de presse traditionnelle et vous fixez une date : le mercredi 17 décembre 2014. Le message de la direction est catégorique. En raison des agendas des dirigeants, c’est la seule date possible avant février prochain.

Dans les jours précédant votre annonce, tout est prêt. L’invitation aux journalistes, le communiqué de presse, les allocutions des dirigeants, les documents promotionnels, le set-up de la conférence de presse, la vidéo 3D du projet… Tous les outils de communication ont été soigneusement préparés.

La veille de l’annonce, les médias annoncent en grande pompe que le directeur général du Canadien convoque la presse à 10h00 le lendemain pour une annonce importante. Une transaction majeure? Une démission? Un changement d’entraîneur? « Qu’à cela ne tienne, on fait notre annonce », vous dites-vous.

Le lendemain matin, trois journalistes locaux participent à votre conférence de presse. Aucun média « national » n’est présent. Pas de caméras de TVA et de Radio-Canada… Votre conférence de presse a peu de visibilité. L’annonce de votre nouveau produit tombe à plat, devenant presque une banale nouvelle locale.

Avez-vous commis des erreurs dans votre stratégie?

Erreur #1

Tenir une conférence de presse à une semaine de Noël, c’est très risqué. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison que les gens, monsieur et madame tout le monde, n’ont pas la tête à écouter les nouvelles et à suivre l’actualité. Tout le Québec est dans le magasinage des fêtes. Oui, dépendamment de la nature de votre nouvelle, il est possible d’obtenir de la couverture médiatique à l’aube des Fêtes. Cependant, la réception des lecteurs, des auditeurs et des téléspectateurs ne sera pas nécessairement au rendez-vous.

Recommandation :

Dans le cas présent, il aurait été préférable de tenir la même conférence de presse quelques semaines plus tard, au début de la nouvelle année. D’ailleurs, la même nouvelle, traitée un mois plus tard, peut être perçue autrement. L’entreprise, qui lance son nouveau produit, peut être qualifiée plus positivement. « L’entreprise X démarre l’année en force », « Une nouvelle année et un nouveau produit pour l’entreprise X », « L’entreprise X mise sur son tout nouveau produit pour connaître une année exceptionnelle », etc.

Erreur #2

Lorsque les médias annoncent qu’ils couvriront le lendemain une nouvelle majeure, donnez-vous une chance et acceptez de reporter votre événement. Lorsque le Canadien est l’objet de la première nouvelle dans les médias, le reste de l’actualité obtient moins de couverture et de visibilité. Les analystes de la firme Influence Communication parlent « d’éclipse médiatique ».

L’exemple avec le Canadien est un classique en communication, mais le phénomène se reproduit également dans d’autres circonstances, comme nous l’avons vu avec la fusillade cet automne à Ottawa et le passage de certains témoins à la Commission Charbonneau.

Recommandation :

Tant qu’à faire les choses, mieux vaut les faire en ordre. Dans pareilles circonstances, il est fortement recommandé, autant que possible, de reporter votre conférence de presse ou votre événement médiatique. Vous ne pouvez difficilement reporter une conférence de presse à une heure d’avis, mais vous pouvez le faire la veille ou tôt le matin même. Si vous prévenez les médias adéquatement, ces derniers ne vous en tiendront pas rigueur.

Comment avoir le sens du timing? Restez à l’affut. Et acceptez de vous « revirer sur un 10 cents ». C’est le succès de votre sortie médiatique qui en dépend.

 

À propos de David Couturier 

David Couturier dirige David Communication, une entreprise spécialisée dans les relations publiques, les relations médias, les stratégies et la gestion de crise.

Ex-journaliste et porte-parole expérimenté, David Couturier possède 11 ans d’expérience en communication au Québec. Il a été journaliste pour le réseau TVA pendant 5 ans à Rivière-du-Loup, Québec et Montréal. Par la suite, David Couturier a occupé la fonction d’attaché de presse pendant 4 ans, d’abord auprès du ministre de la Sécurité publique puis ensuite auprès du ministre de la Justice et leader parlementaire du gouvernement.

Chaque jour, David Couturier n’a qu’un objectif : aider ses clients avec des stratégies efficaces leur permettant de se démarquer, quel que soit leur défi.

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