Relations médias : annoncez les mauvaises nouvelles au bon moment!

C’était le printemps dernier… le 7 mai, à 21h40, pendant un match de hockey des séries éliminatoires opposant les Canadiens de Montréal aux Sénateurs d’Ottawa. La compagnie de fabrication de croustilles Old Dutch annonçait laconiquement dans un communiqué de presse la fermeture de son usine de Lachine à Montréal.

Au total, 216 personnes perdaient leur emploi. Le lendemain, le gouvernement Marois qualifiait cette fermeture de « cavalière ». Des médias ont aussi souligné le moment choisi par l’entreprise pour annoncer sa mauvaise nouvelle.

Ce n’est plus un secret pour personne. Lorsqu’une nouvelle ou un événement éclipse le reste de l’actualité, c’est le moment idéal pour annoncer des mauvaises nouvelles. Pourquoi? Parce que ces nouvelles ont beaucoup moins de chance d’être reprises dans les médias. Tout simplement. La firme Influence Communication, en compilant les contenus médiatiques, en a fait la démonstration à maintes reprises.

Mais attention! Il ne suffit pas d’être stratégique pour choisir à quel moment on annonce une mauvaise nouvelle. Il faut aussi se rappeler ce qu’on annonce tout court.

Lorsqu’une entreprise annonce une fermeture d’usine, ce sont systématiquement les visages longs des travailleurs que l’on voit à la télévision. On apprend que des quarts de travail avaient déjà été « coupés ». On apprend que le carnet de commandes était vide. On apprend que deux travailleurs, en couple, perdent leurs emplois en même temps…

Si vous devez annoncer publiquement une mauvaise nouvelle, choisissez minutieusement votre moment. Gardez en tête qui votre mauvaise nouvelle concerne! Si vous annoncez une fermeture d’entreprise, faites preuve d’une certaine sensibilité et de transparence. Pensez à vos employés et à leurs familles. Pensez à la réputation de votre entreprise et à celle de votre produit ou service.

Oui, choisissez ce moment selon vos considérations, mais faites preuve d’équilibre. Prenez le temps d’annoncer la nouvelle à vos employés avant de l’annoncer publiquement. Et ne l’annoncez pas dans les médias d’une manière qui pourrait irriter les journalistes! Faites les choses en ordre.

Comme journaliste, j’ai souvent interviewé des employés licenciés qui me racontaient leur déception à la caméra. D’autres m’ont aussi raconté toute leur admiration pour leur employeur qui s’était battu pour « sauver des jobs » et qui leur « avait donné l’heure juste ».

Ce sont aussi ces témoignages, plus positifs et plus humains pour l’entreprise, qui sont rapportés dans les médias. Et ça pèse dans la balance quand l’entreprise souhaite être perçue comme un bon citoyen corporatif.